dimanche 13 avril 2008

Samedi 22, dimanche 23 et lundi 23 Mars - Pékin / Beijing

Pourquoi les pays n’ont pas le même nom partout dans le monde ? Pékin en est l’exemple, nous sommes arrivés au terme des dates en Chine et c’est pour finir par la capitale, nous avions sans doute en tête une image de Pékin comme une autre de Shanghai, mais nous découvrons un Beijing étonnant.
Notre hôtel et la salle de concert sont dans des quartiers où les habitations ne supportent qu’un niveau, cette ville qui accueillera les J.O. cet été reste encore un mystère…
Nous espérions, bien entendu, une fin de tournée en apothéose, elle le sera ! ! Au départ du projet « Rue d’la Gouaille en Chine », il y a Karim et Pierre-Alex (tourneur pendant un moment pour un DJ de Pékin, nous le verrons toucher à tout : régie, organisation administrative, son, lumière), c’est ce dernier qui a monté en 2005 le lieu qui nous accueille : le Yugong Yishan !
Lorsque Karim sollicite cette connaissance pour jouer en Chine, ce dernier lui fait part de son impuissance financière et logistique à « monter » ce genre de projet et aiguille Karim vers les Alliances Françaises. C’est un réel plaisir de découvrir ce lieu qui fut un des premier à nous programmer et dont nous avons scruté le myspace depuis des mois. : une salle pouvant accueillir jusqu’à 1000 personnes, du son et des lumières d’une vraie salle rock, un accueil technique comparable à nos habitudes européennes. Une scène partagée avec nos collègues québécois, un DJ français installé à Beijing et un duo chant-machines, guitare venu de Belgique.

La soirée s’annonce variée et cela n’est pas pour nous déplaire, défendre la francophonie oui mais dans sa diversité c’est encore mieux ! La veille du concert nous avons enfin rencontré Julie avec qui nous avions échangé, par mail, depuis des mois et qui s’est révélée être très efficace sur l’ensemble de l’organisation… Sur son lieu de travail nous retrouvons André que nous avions croisé à Taiwan, nous
avons été dans ces murs faire un atelier dans une des salles de cours, arpenter la médiathèque au rez-de-chaussée et participer le samedi matin à une conférence de presse dans la salle de cinéma. Xin qui nous accompagne durant les deux jours et son ami Yohan nous apprendront, tour à tour, ce qu’est cette ville vu du côté d’un jeune immigré et d’une travailleuse locale.
Notre seul regret peut-être : le souhait de jouer en acoustique un des soirs off et de rencontrer et/ou jouer avec des musiciens d’ici s’envolera en fumée… Même si la technique est à la hauteur, « les balances » sont décalées pour tous et les durées de réglage de son un peu écourtées.
Pour cette date particulièrement, on peut sentir la pression monter et chacun veut faire de son mieux ! La compétition reprend du galon ! 4 formations sur la même scène, cela complique un peu les choses.
Pour la seule fois de la tournée, c’est Chinatown qui " ouvre " pour nous ! Les enceintes de gauche ne fonctionnent pas ce qui pour le niveau sonore des québécois n’est pas trop préjudiciable, mais ajoute encore plus « de feu sur la braise » pour notre groupe acoustique.
Pierre-Alex et Lucas se mettent en quatre pour réparer les enceintes et après tous les concerts enchaînés dans des conditions si différentes, notre énergie donnée pour cette salle rock est décuplée !
Qui aurait parié que nous verrions le public danser une espèce de farandole/pogo face à notre programme rodé sur les routes asiatiques ? Les phrases chinoises, notre efficacité jumelée d’un côté "c’est la dernière " nous mène à faire un deuxième rappel (ce qui n’était pas encore arrivé) !
La nuit se prolongera tard dans le café " El saloud " dont un des serveurs est normand, nous y retrouverons quelques uns des " amis " de Pékin, Montréal et même Wuhan…
Nos deux jours off qui suivent nous permettent pour le dimanche d’aller visiter la cité interdite et le lundi la grande muraille.

mardi 8 avril 2008

Jeudi 20 Mars – Dalian

Arrivés la veille au soir après une journée de visite dans le vieux quartier de Tsingtao, Dalian nous réserve bien des surprises… Certains d’entre nous vont faire un tour de repérage sur les lieux du concert le soir même de notre arrivée et le bilan est mitigé. Une sono de Karaoké qui ne supportera pas notre niveau sonore, une batterie " jouet ", un grille pain en guise d’ampli basse et la patronne du lieu qui certifie que le dernier groupe a joué sans problème sur ce matériel… L’atelier-rencontre du jeudi avec les étudiants de l’Alliance Française avait été fixé à 9 h du matin, mais sera heureusement décalé à 10 h !
Nous voilà partis pour la présentation du groupe et des instruments, de nos influences (c’est le 4ème atelier que nous animons, nous commençons à être rodés), nous rencontrons rapidement André, marocain d’origine d’une 50ène d’années… En milieu de cours, nous immigrons dans une salle plus conséquente car le nombre d’étudiants passera d’une vingtaine à 50 personnes.
Après leur avoir appris le refrain du morceau " La Carmeline " et que nous ayons chanté tous en chœur, nous leur demandons de nous interpréter une chanson en chinois (je défie une classe d’étudiant français de chanter ensemble un morceau en français comme cela) .
Après notre traditionnelle invitation à venir chanter avec nous le soir même " sur scène ", la session se terminera sous l’impulsion d’André sur un " ce n’est qu’un au revoir " en chinois et français mélangés.
Nous arpentons ensuite, affamés, les éventuels fournisseurs de sono peu collaborant avec qui nous prenons rendez-vous au bar dans l’après midi pour monter un semblant de sono pour la voix et la contrebasse.
Reste à trouver une batterie et un vrai ampli basse, mais aucun magasin de musique ne veut faire de location de matériel : nous repartons un peu désolés avec une « peau » digne de ce nom pour la caisse claire jouet de Karim.
Un détour par un excellent restaurant japonais plus tard, quand Gaël nous propose une virée à la mer, le moral des troupes nous fait opter pour une mise en place du matériel dans le bar pour certains et une course au change de la monnaie taiwanaise qui nous restait pour les autres.
Nous nous retrouvons donc plus tard au Bug Bar à jouer devant 200 personnes presque entièrement en acoustique ! Une mini-scène et trois mezzanines sur des niveaux différents en hauteur, voici la configuration du lieu qui tient plus de l’arène des gladiateurs que d’un café-concert, ce n’est pas de tout repos de capter l’attention du public et de couvrir le brouhaha ambiant !
Mais la proximité poussée à l’absolu, l’ambiance chaleureuse et notre détermination compenseront largement le manque de décibels. Jennifer, une australienne a basé son restaurant 5 étoiles dans la ville, assiste au concert et nous invite à manger dans son antre pour finir la soirée en beauté à " la riviera "…